14 Décembre 2024 : 
Le ciel est bas et nos cœurs emmitouflés dans nos pulls en laine. L’hiver est déjà bien engagé et le givre blanchit nos rires ;  L’ambiance est au chocolat chaud, au pain d’épices et aux crêpes au miel. La mer du nord semble lointaine, celle où nous avons trempé nos pieds en juillet sur le chemin des tournées estivales. Les malles, les montagnes de chaises, les structures métalliques, verrière en plexiglas, affiches, jambes de pêcheurs et projecteurs ont regagné leur pénates après avoir parcouru les longues routes à l’arrière de nos convois de camions et remorques. Cette année nous à permis d’amener nos spectacles dans des granges, des chapiteaux, des jardins, des ehpad, des musées, et même des théâtres. Ce fut joyeux, parfois difficile, parfois lourd et trop chaud. Ça a été émouvant et éprouvant, heureux de tant d’applaudissements, de fêtes et d’encouragements. Nos routes ont été parsemées de belles invitations, de chouettes rencontres et d’une poignée de galères, mais nous nous en sommes sortis peut-être un peu plus vivants. Alors, on a envie de recommencer.
On s’affaire à compter, chercher des dates et faire des plans sur la comète pour pouvoir repartir et raconter, une ou deux fois encore, nos histoires.
On a, d’ailleurs, aussi envie d’en écrire d’autres. On y pense, on hésite, on en rêve. On ne sait pas encore tout à fait, mais on se dit, sûrement bientôt. On sait que qu’un spectacle c’est une aventure qui prend tout le cœur et la tête, que c’est s’embarquer sur un long chemin du coup, parfois, ça fait un peu peur. Mais ça démange.

Ici, près du feu on se demande encore et toujours ce qui nous motive, ce qui nous relie, ce qu’on a envie de partager avec le monde autour. On se dit parfois “à quoi bon” et “comment faire autrement ? “. On cherche les endroits pour faire lien, faire ensemble, se sentir plus nombreux, alors on imagine faire des frites sur les places des villages et organiser des festivals qui feront venir les voisins et les amis chers à nos cœurs.
Bref, on brasse du vent, de la boue, des bouts de bois et de la poésie. on trace notre route à travers le brouillard et le cagnard, pour prendre, une fois encore, un ticket pour un nouveau tour de manège.

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Dans un premier mouvement, la compagnie s'est constituée en troupe, réunissant une dizaine de personnes aux parcours variés, réunissant tous les domaines de la technique de spectacle, de la musique, du théâtre et de la scénographie.
Le Collectif se retrouve autour des valeurs du collectif, ayant comme bagage commun leur rencontre au théâtre du fil (théâtre social  créé par Jacques Miquel). Il explore des réalités parallèles, essayant, modestement et comme beaucoup d’autres avant eux, de penser, critiquer et sublimer leur propre réel.
Le collectif est pluriel et mouvant. Il offre l’opportunité à toutes de réaliser des initiatives personnelles et/ou collectives qui s’inscrivent dans le champ de la création artistique, de la réalisation de médiations culturelles et de toute autre activité se rapportant à celle-ci.

« Le Collectif Chien Mange Chien, c'est la décision folle et hasardeuse de quitter les grands axes pour les sentiers bordés d'arbres âgés. C'est un souhait fou, sur les hauts vents. Le pied qui s'engouffre dans le vide et rate la dernière marche dans le noir, en suspension, l'endroit d'étonnement où tout pourrait advenir, la chute, la crise, l'ailleurs. C'est peu de certi- tudes, beaucoup de brumes, les soleils tard la nuit et la rosée au matin. C'est une fenêtre tracée à la craie sur un mur, un peut-être, un sûrement, un terrain vague rempli de nos rumeurs fantômes. Le collectif ChienMangeChien, c'est un debout ailleurs qui tremble encore. En épopée des chemins de travers, c'est décider d'aller, sans carte, sans boussole, à la lueur d'une vieille ourse, protégés d'un k-way et chaussés de basket, le cœur empli de joie. »​​​​​​​
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