Ici sont appelés les magiciens, les fantômes dans nos visions nocturnes où le réel, modestement, laisse entrer en scène la magie. 
« Tout est magie » dit Sony Labou Tansi.
Alors nous ouvrons une fenêtre sur la part de réalité oublié.
L’insurrection ne se trouve t-elle pas dans chaque pas dansé ? Dans chaque poème prononcé ? L’insurrection contre l’individualisme, la production irrespectueuse, l’égoïsme généralisé ? 
Les fantômes des mythes ouvrent une porte pour réinvestir le monde.
Que répondre à ce monde à part de la poésie ? 
Peut être des armes braquées et quelques explosions, mais mon pistolet est en plastique et ma bouche ne connaît plus les mots.
« La révolution sera sociale et poétique ou ne sera pas. » dit Césaire. 
En attendant je ne crie pas.
Comment réactiver l’utopie mourante ? 
Comment réanimer la relation vraie ? 
Les mémoires du monde ? 
En ne croyant plus aux esprits nous faisons mourir les plantes. En ne croyant plus aux mythes nous perdons lentement notre sensibilité aiguisée, habile.  
Comment digérer ce monde ? J’ai mal au ventre de plastique, j’ai mal au ventre d’humains aveuglés de réel. Mes oreilles se bouchent à force de ne plus être écoutée. Je perds peu à peu ma capacité d’enchantement dans une civilisation qui opacifie doucement mes yeux. 
Ici sont appelés les magiciens, les fantômes, oubliés entre les murs et l’homme sauvage qui se cache au fond de nos entrailles, au fond de nos mémoires. Ici est appelé l’extraterrestre découvrant le monde de son regard étranger, la femme scandaleuse et celle aux bois de cerfs. Ici nous appelons la fête, le collectif, l’humain et la rage de vouloir dire au monde « ces saisissements poétiques, qui sont l’essence des vraies civilisations. »

               

Rêve de spectacle 
Ca se passe dans une ancienne usine, on rentre dans une première pièce, pas très grande avec des miroirs et un fauteuil au centre, face à nous. Un personnage, une femme se maquille. En réalité elle peint sa peau. Elle allume petit à petit des lumières, qui crées des faisceaux qui se répercute dans les miroirs. Au fur et à mesure que les lumières s’allument des chants d’oiseaux envahissent l’espace. On a l’impression que l’espace s’ouvre petit à petit, devient presque une forêt lumineuse. Des perspectives se créent dans l’infini des miroirs. On entend un chant une porte s’ouvre et nous sommes dirigés vers une autre pièce en passant dans un couloir. Je peux prendre le temps de passer dans l’espace de ces miroirs qui m’accompagnent jusque dans la pièce suivante. Le chant de-vient plus claire, et dans cette salle c’est un groupe d’oiseau qui chantent un poème, assis sur une commode. Uniquement leur masque est éclairé. Lorsqu’ils s’éteignent, on entend la pluie un homme installe une ampoule dirigée par un abat-jour, elle grésille un peu (comme des éclairs) et fini par éclairée une des femmes oiseau qui se déplace dans l’espace « en dansant ». L’homme suit son mouvement avec la lampe. La pluie s’est calmée et ses pas son accompagnés de bruit d’eau. Des bassines se sont allumées et ce sont les autres oiseaux qui pataugent avec leurs mains dans les bassines en suivant ses pas. Un texte vient alors. Je ne me souviens plus ce qu’il dit, j’oublie vite les mots. J’aperçois des gens sortir à peine de la salle des miroirs. Les mots se transforment en son. Comme des sons d’animaux ou des respirations, des bruits. Certain d’entre nous sont assis sur les tabourets. Il y en à plusieurs hauteurs. Comme des perchoirs au centre de l’espace. Tout ça se passe autour de nous. Une porte s’ouvre et la lumière s’éteint progressivement dans la salle où nous nous trouvons. La suivante est allu-mée. La salle est beaucoup plus grande. Il y a des chaises, des assises dispersées. Je peux choisir où je m’assois. Dans un coin quelqu’un est installé dans un semblant de cuisine; Un cuisinier, en pleure des fait griller des oignons. Un son d’instrument de l’autre coté de l’espace vient alors l’accompagné, comme un dialogue. Après ça tout s’est accéléré. L’espace qui semblait nu s’est construit autour de nous, des portes sur roulettes, des cadres construisent l’espace en faisant apparaître des ombres en mouvement. Il y a alors eu des corps, des mots, des jeux avec des matières plusieurs choses qui s’entremêlait. Parfois cétait très proche de nous, assez intime, on venait nous murmurer des choses à l’oreille, parfois c’était plus loin. Je me souviens de quelqu’un qui construit devant nous un espace avec des petit personnages, et soudain cet espace qui apparaît réellement dans un autre endroit. A un moment l’une des parois que je pensais être un mur s’est éclairée et est devenue translucide. A travers c’était comme une nuée d’étoile. Il s’agissait en fait d’une bâche ou d’un tissu tendu. De l’autre coté des dixaines de toutes petites ampoule. Puis ça s’éclaire un plus et je vois apparaître des gens assis comme nous qui nous regardent. Ils sont flous, je les distingues mal. Certain se rapproche de la paroi, je distainge leur visage. Des doigts, des mains passent a travers la fine bache. Puis des têtes. Ils déchire la bâche et retournent s’assoir face à nous. On se regarde un moment dans le silence. Et l’homme qui cuisinait s’exclame : A table ! Tout les « comédiens » se lèvent d’un coup, s’agite, parlent en eux, et les modulent qui avaient servis pour faire des ombres, les portes, les draps, deviennent des tables et des nappes. On nous demandent de prendre notre chaise et de venir s’assoir. On nous sert alors à manger, raconte des anecdotes. On dirait une grande famille tout à coup. Des verres et du vin sont posés sur les tables. Le cuisinier nous explique comment il a cuisiné mais son discourt devient de plus en plus absurde, embrouillé. Soudain l’espace devient noir, seule les quelques bougies des tables sont allumés et une fenêtre s’allume tout au fond de l’espace, cernées de grands rideaux qui volent. Elle paraît loin.Une femme à la robe blanche comme une mariée apparaît dans la lumière qu’émet la fenêtre. C’est celle que j’ai vu ramasser les morceau de bâche plastique de la paroit pour se faire une robe. Elle est seule. On dirait qu’il neige. Tout est calme. Un homme avec des rames de cerfs à du s’installer parmi nous perdant que je regardais la femme au loin. Il est soudain éclairé et nous explique pourquoi c’est important d’avoir une maison. Ca crée une embrouille parce que d’autres s’en mêle. Il sont coupés par la femme en blanc qui halète, s’étouffe dans sa robe plastique, ne tient plus sur ses jambes et gesticule dans l’espace, déchire sa robe petit à petit en se contorsionnant. Des voix se mettent alors à chanter. Elle se lève, d’un pas soudain assuré enfile une robe à paillette et vient chanter au micro.
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