Derrière les arbres est une création originale du collectif Chien Mange Chien qui tente de répondre, par la poésie et l’absurde, au monde social et politique qui l’entoure. Construit à partir d’un discours d’Aimé Césaire prononcé en Haïti en mai 1944, ce spectacle est composé d’éclats divers – de textes, chants, sons et d’images qui cherchent, les uns après les autres, à rejoindre la virulente beauté des mots du poète et homme politique Martiniquais
Initié à Strasbourg en 2018 puis réalisé depuis nos cabanes du Centre-France, ce spectacle réunit 7 membres de la troupe des Chien Mange Chien qui en sont à la fois les techniciens,musiciens, comédiens et chanteurs.
Derrière les arbres est une possibilité pour notre troupe de se construire un refuge où nos visions et rêves peuvent venir, successivement s’exaucer - se chanter, se dire, se mouvoir - et se défaire - dans un espace scénographique envahi.
Ce discours d’Aimé Césaire au titre explicite ; Appel aux magiciens, invite à se ressaisir du sens profond de ce que pourrait - ou devrait - être une civilisation. Dans une verve savante et incisive,
concepts, des machines ou encore de la bureaucratie ne devrait être considérée comme une vraie civilisation.
On ne bâtit pas de civilisation à coups de cliniques, à coups de statistiques,
A. Césaire
Il évoque qu’une vraie civilisation devrait être fondée sur une pensée qui serait plus grande et – d’un autre ordre – car construite à partir de l’expression de mythes. Mais puisque les mythes sont - ou morts ou émaciés ou naissants – précise-t-il, il en revient alors de recourir à la poésie comme unique refuge avoué de l’expression mythique. C’est alors,seulement, et à partir de cela, qu’une autre civilisation pourrait advenir.
Parole aux arbres
Parole aux morts
Parole aux corps Parole à tout ce qui ne se voit pas.
Auteur anonyme
Quels sont les mythes qui nous traversent aujourd’hui – Quels sont ceux qui nous entourent ? - Comment nous habitent-ils ?
Le mythe est une fenêtre aux ombres
J. Pimpanneau
- Si notre vie est un récit, on peut supposer que celui-ci se compose des histoires qu’on se raconte à soi-même – en soi-même – et de celles, plus ou moins éloignées, qui nous parviennent du dehors. Nos êtres naviguent ainsi - pris entre ces deux mouvements – chevauchant perpétuellement la ligne que trace ces deux appels. Sous nos yeux - semblable au mouvement des marées - le dedans et le dehors se renvoient leurs propres images.
En ce sens, Derrière les arbres, est une pièce intuitive écrite à l’ombre de pensées rationnelles – et construite à partir d’un désir assoiffé de poésie. Ce spectacle est une invitation faite aux spectateurs de nous rejoindre dans cet espace intermédiaire où rêve et réalité cherchent à se confondre.